De nombreux artistes s’intéressent à ce que pourrait être l’école si elle se défaisait de certaines normes et habitudes, pour devenir le lieu d’un dialogue moins formaté, laissant la place à l’expérience et à des apprentissage autres, pas forcément rentables, pas évidemment fondamentaux.
Le collectif microsillons travaille depuis de nombreuses années autour de la question de pédagogie et fait émerger des approches radicales et critiques qui sont autant de moyen de repenser la place de l’art dans le processus éducatif et plus généralement dans la société.
Évoquant l’idée de renversement pédagogique comme vecteur possible d’actions nouvelles, cette exposition collective et processuelle propose un changement de perspective sur l’école. Que devient le corps lorsque nous lisons ? Comment distribuer son attention pour développer une plus grande capacité à agir sur
l’environnement ? Une approche non-chronologique peut-elle changer notre rapport à l’histoire ? Peut-on transformer la salle de classe afin d’y penser et d’y travailler autrement ?
Le collectif microsillons (Suisse) a invité les artistes Aurélien Gamboni avec Sandrine Teixido (Suisse) et Myriam Lefkowitz avec Cécile Lavergne (France), à intervenir au Parc Saint Léger et à collaborer avec des classes et des enseignant·e·s de la région. Leurs interventions posent la question du cadre scolaire – physique et symbolique – et nous engagent à le voir autrement. Par ce déplacement, ces propositions appellent enseignant·e·s et élève·s à développer des actions qui reconfigurent les relations et les normes en place pour définir en commun ce qui est fondamental ici et maintenant, pour dépasser les fatalismes et pour faire surgir, comme le disait le pédagogue brésilien Paulo Freire, des « inédits possibles », c’est-à-dire des actions auparavant inimaginables qui pourront être réalisées.
L’exposition elle-même opère une forme de renversement, puisque l’ouverture de l’exposition marquera simplement le début du processus et que l’espace se remplira au fur et à mesure des productions issues des collaborations avec les classes et enseignant·e·s impliqué·e·s, jusqu’au finissage le 4 mai, moment festif où l’exposition sera complète. Les visiteur·euse·s sont également invité·e·s à participer au contenu en réalisant une série « d’exercices » proposés par les artistes.
Dans l’exposition, microsillons a travaillé avec des élèves de la région pour repenser l’espace de la salle de classe en construisant une table commune autour de laquelle elleux étaient invité·e·x·s à graver leurs propositions de mobilier alternatif et leurs commentaires sur le système scolaire. Pour créer un espace confortable, le collectif a également produit des manuels scolaires - canapés. Des posters retraçant des moments de “renversements pédagogiques” venaient compléter la proposition.